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Dès la période romaine

Meyrueis naît dès la période romaine, sur une terrasse dominant le confluent de la Jonte avec la Brèze et le Béthuzon. Des vestiges d’habitations et d’un sanctuaire, datés des débuts de l’ère chrétienne, ont étés découverts vers 1980 au quartier du Claouset. Le nom « Meyrueis » dérive-t-il de la position de la cité : « midiis riviis » - au milieu des ruisseaux,  de la nature de ses sols : «  marogium » - lieu marécageux ou bien d’un propriétaire dénommé Maurus ? la question reste ouverte. Possédée d’abord par les Wisigoths de Septimanie puis par les Sarrasins d’Espagne, la contrée rejoint l’empire franc sous le règne de Charlemagne.

Centre d'une puissante baronnie

Dès le 10° siècle, Meyrueis marque les frontières entre le Languedoc, auquel elle appartient, face aux comtés voisins du Rouergue et du Gévaudan. Etape sur le « camin ferrat », importante voie de commerce et de transhumance entre Auvergne et Bas Languedoc, la cité devient, dès le X° siècle un lieu d’échanges : ses foires et son marché hebdomadaire, attesté dès 1033 attirent les négociants des trois provinces. Ce « camin ferrat » voit aussi passer de nombreux pèlerins, descendant par la « costo roumivo »(actuel GR6) vers la grande abbaye languedocienne de Gellone à St Guilhem le Désert (Hérault) où le tombeau de St Guilhem et la relique de la « Ste Croix » attirent les foules.

Municipalité depuis 1229

Dotée d'une charte de franchises lui accordant une large autonomie municipale dès 1229, Meyrueis est devenu au fil des ans un centre d’activité lainière (cardeurs, tisserands, foulons) qui peu à peu se spécialise dans la chapellerie. Acquise dès 1550 à la Réforme Protestante, la cité connaît deux siècles de conflits et de convulsions religieuses, qui ont profondément marqué son patrimoine et ses mentalités. Malgré ce, la prospérité économique s’établit peu à peu, avec l’essor des chapelleries, l’établissement de plusieurs filatures de laine et de fabriques de bas de soie et de coton. Le négoce, notamment des bêtes de somme devient très actif autour de 1780.

 

Rattachée lors de la Révolution Française au nouveau département de la Lozère, Meyrueis perd son rôle administratif (suppression de la cour de justice et de la lieutenance royale) mais poursuit son essor économique et démographique. L’apogée est atteint vers 1850, suivi d’une longue période de déclin, encore accentuée par les ravages de la 1° Guerre Mondiale.

Cependant, la naissance et l’essor du tourisme dès les années 1880 ont permis de limiter les effets de cette récession. De nos jours, cette activité constitue, aux côtés de l’élevage (ovins laitiers et de boucherie, bovins de boucherie, chèvres laitières, chevaux) et des divers services et structures d’accueil, l’un des piliers de l’économie du canton. Meyrueis est aujourd’hui une petite cité d’un millier d’habitants, fière de son histoire, mais résolument tournée vers l’avenir.

Dominant la cité d'une cinquantaine de mètre, la forteresse des barons de Meyrueis

Le Rocher du château

Dominant la cité d’une cinquantaine de mètres, la Rocher portait, dès le haut Moyen-Age la forteresse des barons de Meyrueis, branche cadette de la puissante famille cévenole d’Anduze. Au gré des héritages, le château et la baronnie appartinrent successivement aux Roquefeuil, aux comtes de Rodez, à ceux d’Armagnac puis aux ducs d’Alençon, avant d’échoir à la famille d’Albret-Navarre. La reine Jeanne de Navarre légua la baronnie à son fils, Henry de Bourbon.

Devenu Henry IV, roi de France et de Navarre, il réunit en 1607 ses possessions personnelles à la couronne française. Place forte sur les frontières du Languedoc, du Rouergue et du Gévaudan, le château subit plusieurs assauts au cours de la Guerre de 100 ans et des Guerres de Religion du 16° siècle, avant de recevoir une garnison royale au 17° siècle. Entre 1620 et 1629, Meyrueis et les villes protestantes du Midi et de l’Ouest, sous la conduite du duc de Rohan entrèrent en révolte contre Louis XIII . En mai 1628, à la tête de plusieurs milliers d’hommes, le duc vint mettre le siège devant le château, tenu par le capitaine Régis et 130 soldats restés fidèles au roi. Après trois semaines de blocus, les  assiégés durent capituler. Ce fut l’un des dernier succès de Rohan. Sa défaite, sanctionnée par l’Edit de Grâce d’Alès entraîna la destruction des fortifications des villes insurgées. Démantelé en 1632 et abandonné, il ne reste que quelques vestiges épars de l’antique castel des barons . En 1876, l’on édifia à son emplacement la chapelle N.D. du Rocher, objet de deux pèlerinages annuels (dernier dimanche de mai et 15 août).

Le Château de Roquedols

Propriété de la commune de Meyrueis, ce château construit au XVIe siècle a été remanié aux XVIIIe et XIXe siècles. Il abrite un beau mobilier dont plusieurs pièces sont classées aux monuments historiques. Sa cour d’honneur accueille diverses manifestations musicales, tandis que son parc offre un superbe terrain de jeu et de détente. Un sentier de découverte mis au point par l’ONF décrit une boucle dans la forêt autour du château.

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